Herbicides et défanants pommes de terre Désherbage stable, défanage bouleversé
Si le marché des herbicides a connu peu d’évolution en 2020, celui du défanage a vécu une révolution avec la disparition du diquat et la montée en puissance du broyage.
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En 2020, le désherbage a été plus difficile à cause des conditions très sèches du printemps. « Les agriculteurs ont mis en œuvre les mêmes programmes que d’habitude mais les résultats ont été moins bons et ce, pour l’ensemble des solutions et dans plusieurs régions », reconnaît Bertrand Boulet, de Belchim. « Ils ont eu recours à des mélanges deux, trois ou quatre voies, selon la complexité de la flore », souligne Maxime Bénichon, de FMC. « Le nombre de passages est à peu près stable, 1,1 en moyenne », précise François Sénéchal, de Syngenta. Le nombre moyen de produits par passage se situe autour de 2,6, ce qui donne un nombre de produits par hectare traité en légère hausse à 2,93, contre 2,88 en 2019.
Les ventes sont dominées par cinq matières actives, la métribuzine toujours en tête, devant le prosulfocarbe, la clomazone, l’aclonifen et le métobromuron. Côté produits, Challenge et Centium 36 CS sont les plus utilisés. « La part de la postlevée avec Elden est restée stable à 8 700 ha », note Bertrand Boulet. Côté entreprises, Bayer reste le leader, devant Belchim, 27 %, Syngenta, 22,3 %, FMC, 15 % Adama, 3,2 %, et UPL.
Percée du broyage suivi d’un défanant chimique
« Le marché du défanage a été bouleversé par le retrait du diquat », constate Johanny Guinaudeau, de FMC. Et ce, un an après la disparition du glufosinate. Résultat, le nombre de solutions disponibles s’est fortement réduit et on a constaté une montée en puissance du broyage mécanique. « Plus de la moitié des surfaces sont désormais broyées avant la récolte, et les deux tiers de ces hectares reçoivent ensuite un défanant chimique », précise Bertrand Boulet.
Les surfaces implantées ont augmenté de 5 %, mais le marché du défanage chimique a baissé de 4 % par rapport à 2019, avec 125 000 ha traités et 155 000 ha déployés. « Il faut dire que les conditions climatiques ont été favorables, en 2020, à la dessication naturelle de la végétation », note Johanny Guinaudeau. Le marché s’est par contre réévalué en termes de chiffre d’affaires, de plus de 1 M€ à près de 7 M€. Les agriculteurs ont investi en moyenne 55 €/ha, contre 45 €/ha l’année précédente.
Le grand gagnant de l’arrêt du diquat est Spotlight Plus, de FMC, qui arrive très largement en tête des ventes de défanants, avec 80 à 85 % de part de marché, devant Philagro avec Sorcier, 10 %, et Belchim, avec Gozaï Max et Beloukha solo.
Blandine Cailliez
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